Les livres papier ont la cote

Depuis leur mise en place, les boites à livres ont toujours eu du succès. Mais en cette période où les bibliothèques sont fermées, ces dépôts en liberté sont d’autant plus appréciés.

Dans les boites à livres, on peut déposer des livres, en emprunter, en garder, en amener d’autres, les prendre à un endroit, les rapporter ailleurs… C’est ouvert à toute heure du jour et de la nuit, en semaine, les week-ends et les jours fériés. Cette liberté totale est très appréciée, ainsi que le côté farfouille. Aucun classement n’intervient dans la mise en place des ouvrages, qui se côtoient dans toute leur diversité : romans, documentaires, manuels scolaires, dictionnaires, biographies, philosophie, développement personnel, etc. Et de plus en plus d’albums pour les enfants, BD, livres jeunesse. Plusieurs boites à livres ont été réalisées à partir d’objets détournés de leur fonction d’origine : une armoire, une horloge comtoise, une cabine téléphonique, un frigo. D’autres ont été fabriquées exprès, avec des matériaux de récupération. Dans tous les cas, il s’agit doublement de recyclage, autant pour le contenant que pour le contenu.

Depuis le confinement, beaucoup de gens font du tri chez eux et les boites à livres se remplissent à vue d’œil. Nicole, une habituée du centre-ville, témoigne : « Les étagères sont remplies sur deux rangées, maintenant ! Il y a vraiment de tout. J’ai trouvé « Le lambeau », de Philippe Lançon, et un grand classique que je n’avais jamais lu. » Elle dépose aussi quelques livres. « S’il fallait acheter tous les livres qu’on a le temps de lire en ce moment, ce serait un sacré budget ! » remarque une autre lectrice assidue. Les inconditionnels du livre papier sont enchantés de trouver encore de la lecture. Pourtant, quelques boites à livres ont disparu : devant la boutique Artisans du monde, à la Tannerie et derrière la médiathèque Camus.

Et en plus...                           

Non seulement on trouve des livres, dans les boites à livres, mais bien d’autres choses encore. Celles du centre-ville, plus particulièrement, se diversifient. De plus en plus de revues, de plus en plus variées, viennent s’ajouter sur les rayonnages. Et puis des dépliants et autres tracts, notamment sur des associations ou encore des lieux de la région (touristiques, culturels, gastronomiques, etc). On sent une envie d’échanges, d’informations. Le côté convivial s’accentue et l’éventail des dépôts s’élargit. Des jeux, des puzzles, des CD, des fiches éducatives cartonnées d’histoire, géographie, animaux, personnages célèbres, rejoignent les livres. Certains envisagent déjà la fin du confinement : il y a un plan de Tunis, posé sur une étagère !